Collection: Valery Koshlyakov

Valery Koshlyakov Né à Salsk, province de Rostov-sur-Don en Russie en 1962. Il vit et travaille à Paris depuis 2003.

Valery Koshlyakov étudie au collège d’art Grekov à Rostov-sur-Don Il est diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Rostov en 1985, et participe à la création du groupe d’artistes « l’Art ou la Mort ».

Au sein du groupe contestataire « L’art ou la mort », rassemblant peintres, musiciens et poètes, originaires du Sud de la Russie, il devient un membre actif de la scène underground à Rostov dés 1986. Il s’installe à Moscou en 1989 où, avec d’autres membres du groupe, il organise régulièrement des expositions dans le squat de la rue Trekhprudny.

Valéry Koshlyakov, figure de proue de la nouvelle peinture, est considéré comme l’un des plus importants artistes contemporains russes.

Il a participé à la 25eme Biennale de Sao Paulo en 2002 et a représenté la Russie, à la Biennale de Venise en 2003. Il a exposé notamment au Musée national de Saint-Pétersbourg, à la Galerie nationale Tretiakov de Moscou, aux Musées Guggenheim de New York et de Bilbao, au Musée d’art contemporain de Rome, au Martin-Gropius-Bau à Berlin, au Davis museum de Boston et d’autres …

Fasciné par les chefs-œuvres du passé, Valery Koshlyakov travaille à leur relecture contemporaine de différentes façons : des cartons usagés de grands formats comme support, la gamme réduite des adhésifs d’emballage en guise de palette, la peinture au tempera de préférence pour d’immenses toiles, le collage aussi. Les symboles architecturaux de la civilisation européenne apparaissent devant nous sur les toiles de Koshlyakov à travers des images qui oscillent éternellement entre rêve et réalité. Rendant flous les contours des monuments des grandes civilisations, l'artiste semble révéler leur véritable essence, tentant de saisir dans les formes puissantes de ces symboles de pouvoir la grandeur et la fragilité d'un rêve utopique.Koshlyakov avait toutes les chances de tomber dans les rangs des marginaux, il a choisi comme sujet de son art la catégorie la plus discréditée de l'histoire de l'art du XXe siècle et s'est chargé de réhabiliter la beauté, la libérant des carcans du kitsch. L'artiste ne peint pas uniquement sur de la toile traditionnelle, il est connu pour ses panneaux-fresques réalisés sur des morceaux de carton d'emballage. Dans un certain sens, on peut parler de « gigantisme » dans l'art de Koshlyakov, qui utilise pour son travail divers matériaux: carton, ruban adhésif, plastique, métal, de sorte que de magnifiques « panoramas » forment un espace impressionnant qui saisit le spectateur dans un puissant effet visuel.

Projet "Musée applicatif" : scotch

Des pièces d'art célèbres vivent aujourd'hui dans l'espace urbain ordinaire, sur les murs du métro, dans les passages souterrains, sur les emballages des produits, dans le flux publicitaire. Immergés dans des environnements variés, ils acquièrent un nouveau look, un nouveau rôle et une nouvelle vie. Aujourd'hui, les collectionneurs, ainsi que le marché de l'art, désirent à tout prix se procurer un authentique Leonardo ou Botticelli ou quelque autre maître. Ce désir passionné reflète clairement l'état de la culture contemporaine. Trouver un tel original aujourd'hui serait comme mettre au jour un nouveau Toutankhamon. Le marché est dans l'attente. Dans cette situation, l'artiste propose plusieurs projets liés à la reproduction d'œuvres du grand art dont nous manquons tant.

En 1999 apparaissent ses « musées applicatifs » lors d'expositions d'abord dans des musées de Russie, puis en 2002 en Europe : au Musée des Arts Appliqués de Vienne, en 2004 à la Kunsthalle de Baden-Baden. En 2009, après la participation de Valery Koshlyakov à une exposition au musée du Louvre, le conservateur du musée Dimitri Salmon invite l'artiste au Musée Jean-Auguste Ingres, où Koshlyakov crée (interprète) La Baigneuse de Valpinçon avec du scotch.

La base du travail avec du ruban adhésif est une reproduction rapide de l'objet en question. L'artiste fait des copies librement inspirées des chefs-d'œuvre et des symboles culturels de la peinture, de la sculpture et de l'architecture. Aujourd'hui, l'art contemporain les traite de diverses manières et avec divers matériaux. Valery Koshlyakov utilise un matériau technique du quotidien – le ruban adhésif. À une époque qui offre de grandes possibilités, l'auteur a délibérément choisi un matériau non artistique, possédant une surface rude, dure, brillante et plastique, à l'opposé de la matière douce de la peinture traditionnelle, riche de diverses nuances. Le scotch peut sembler être une grossière déclaration d'anti-art. En lieu et place de toile, l'auteur peint avec du ruban adhésif directement sur les murs ou sur du plastique. La superposition de larges bandes agit ici comme du glacis ou comme les larges coups de pinceau expressionnistes, tandis que la sobre et pauvre palette synthétique procure à l'auteur la brutalité nécessaire. L'effet obtenu n'a pas pour but d'ironiser et de profaner la peinture, mais au contraire il parle de sa grande puissance, peu importe ce qu'elle raconte et quelle est la matière dont elle est faite, l'essentiel étant qu'elle conserve sa grandeur d'antan et nous apporte de l'espoir en temps de crise.

Prix sur demande

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